vendredi, 13 octobre, 2023

Ἀριθμόλόγία ; de Weingarten à Saint-Sulpice.

Même si ça n’est pas plus le cas aujourd’hui que ça ne l’a jamais été, à la fin de l’article 1259 de son traité (et la magnifique Planche 77 qui l’illustre et que tout le monde connaît), Dom Bédos décrit l’orgue de Weingarten comme un instrument de 66 jeux et 6666 tuyaux.

L’interprétation symboliste de ce nombre est fleurie sur le Web… On le lie à la flagellation du Christ, disant ici que c’est une « tradition monacale », ou laissant entendre là que c’est une « parabole », donc un possible écho au Texte Sacré ; ce qui relève, selon moi, du grand n’importe quoi. Le Moine, qui, lui, répond à l’honnêteté et l’éducation de son siècle, se fend, en début d’article, d’une note de bas de page pour expliquer que : 1), il n’est pas rentré dans l’instrument ; 2), la source des données qu’il publie est issue de la traduction de son poteau Karl-Joseph qui, pourtant bon teuton souabisant, ne factorise que le François. D’où l’on en déduit que le nombre des tuyaux est forcément pipé ; Anglois, quoi. Mais on s’en moque : 6666 tuyaux, 66 jeux, 6 fenêtres à éviter mécaniquement, c’est objectivement un peu olé-olé, mais symboliquement délicieusement trinitaire. On note quand même qu’on a évité de justesse la répétition par trois de six parce que là, sans la moindre spéculation webéïenne, c’est biblique-tout-plein et bestial à vous en dégoûter de la lecture, sinon de la simple approche.

Par ailleurs, je participe actuellement à peaufiner un peu la page Wikipedia dédiée à l’orgue de l’église de Saint-Sulpice de Paris. Mettre en place une composition dans une page Web ou une bibliographie, ce n’est pas juste pondre du code ; c’est aussi se plonger dans l’exercice des vérifications, des concordances de sources, de la méticuleuse ― et très obsessionnelle ― chasse à la moindre coquille. Le média Web m’a toujours fasciné sur ce point ; parce qu’il est toujours possible de corriger (dans la mesure où l’on en fasse aussi l’effort), il devient recevable de s’accorder l’erreur à soi-même pour avoir le pouvoir de la stopper là. Errare Humanum est ; perseverare Diabolicum. Ainsi, la précision devient possible, celle-là même qui ne nivelle pas par le bas en oubliant, par exemple, un chalumeau qui brûlera une charpente de 850 ans d’âge, parce-que-bon-ça-va (justement, pas du tout). Sur quelques publications faites par le site de l’AROSS il est employé la formule : « […] près de 7 000 tuyaux […] » pour désigner le nombre de tuyaux de cette merveille. Avant que je ne le corrige à la baisse, la page de Wikipedia prétendait d’ailleurs à une approximation de 7 300. Je me suis donc mis en quête de la précision et, ici, elle n’est pas simple. Parce que même si les tableurs aident, on peut encore faire des erreurs de lignes ou d’interprétation ; la relecture attentive s’impose donc ; avant toute démonstration.

 

Composition du grand orgue de l’église Saint-Sulpice de Paris.
― avec étendues individuelles des jeux ―

I – Grand-Chœur   II – Grand-Orgue   III – Positif
     
1 Salicional 8’ C1-G5 56 14 Montre 16’ C1-G5 56 27 Violon-Basse 16’ C1-G5 56
2 Octave 4’ C1-G5 56 15 Principal 16’ D3-G5 30 28 Quintaton 16’ C1-G5 56
3 Fourniture IV rangs C1-G5 224 16 Bourdon 16’ C1-G5 56 29 Salicional 8’ C1-G5 56
4 Plein-Jeu IV rangs C1-G5 224 17 Flûte conique 16’ D3-G5 30 30 Viole de Gambe 8’ C1-G5 56
5 Cymbale VI rangs C1-G5 336 18 Bourdon 8' C1-G5 56 31 Unda Maris 8’ C1-G5 56
6 Cornet V rangs D3-G5 150 19 Montre 8’ C1-G5 56 32 Quintaton 8 C1-G5 56
7 Clairon-Doublette 2’ C1-G5 56 20 Diapason 8’ C1-G5 56 33 Flûte traversière 8’ C1-G5 56
8 Bombarde 16’ C1-G5 56 21 Flûte Harmonique 8’ C1-G5 56 34 Flûte douce 4’ C1-G5 56
9 Basson 16’ C1-G5 56 22 Flûte Traversière 8’ C1-G5 56 35 Flûte octaviante 4’ C1-G5 56
10 1re Trompette 8’ C1-G5 56 23 Flûte à pavillon 8’ C1-G5 56 36 Dulciane 4’ C1-G5 56
11 2e Trompette 8’ C1-G5 56 24 Grosse Quinte 5’1/3 C1-G5 56 37 Quinte 2’2/3 C1-G5 56
12 Basson 8’ C1-G5 56 25 Prestant 4’ C1-G5 56 38 Doublette 2’ C1-G5 56
13 Clairon 4’ C1-G5 56 26 Doublette 2’ C1-G5 56 39 Tierce 1’3/5 C1-G5 56
    40 Larigot 1’1/3 C1-G5 56
13 jeux ; 28 rangs. Total : 1438 13 jeux ; 13 rangs. Total : 676 41 Piccolo 1’ C1-G5 56
    42 Plein-Jeu harmonique III-VI rangs C1-G5 264
IV – Récit Expressif V – Solo – Bombarde 43 Basson 16’ C1-G5 56
    44 Baryton 8’ C1-G5 56
47 Quintaton 16’ C1-G5 56 68 Bourdon 16’ C1-G5 56 45 Trompette 8’ C1-G5 56
48 Diapason 8’ C1-G5 56 69 Flûte conique 16’ C3-G5 32 46 Clairon 4’ C1-G5 56
49 Violoncelle 8’ C1-G5 56 70 Principal 8’ C1-G5 56  
50 Voix Céleste 8’ C2-G5 44 71 Bourdon 8’ C1-G5 56 20 jeux ; 25 rangs. Total : 1328
51 Bourdon 8’ C1-G5 56 72 Flûte harmonique 8’ C1-G5 56  
52 Prestant 4’ C1-G5 56 73 Violoncelle 8’ C1-G5 56 VI – Pédale
53 Doublette 2’ C1-G5 56 74 Gambe 8’ C1-G5 56  
54 Fourniture V rangs C1-G5 280 75 Kéraulophone 8’ C1-G5 56 89 Principal-Basse 32’ C1-F3 30
55 Cymbale IV rangs C1-G5 224 76 Prestant 4’ C1-G5 56 90 Principal 16’ C1-F3 30
56 Basson-Hautbois 8’ C1-G5 56 77 Flûte octaviante 4’ C1-G5 56 91 Contrebasse 16’ C1-F3 30
57 Cromorne 8’ C1-G5 56 78 Trompette harmonique (en chamade) 8’ C1-G5 56 92 Soubasse 16’ C1-F3 30
58 Voix Humaine 8’ C1-G5 56 79 Octave 4’ C1-G5 56 93 Violoncelle 8’ C1-F3 30
59 Flûte harmonique 8’ C1-G5 56 80 Grosse Quinte 5’1/3 C1-G5 56 94 Principal 8’ C1-F3 30
60 Flûte octaviante 4’ C1-G5 56 81 Grosse Tierce 3’1/5 C1-G5 56 95 Flûte 8’ C1-F3 30
61 Dulciane 4’ C1-G5 56 82 Quinte 2’2/3 C1-G5 56 96 Flûte 4’ C1-F3 30
62 Nasard 2’2/3 C1-G5 56 83 Septième 2’2/7 C1-G5 56 97 Contre-Bombarde 32’ C1-F3 30
63 Octavin 2’ C1-G5 56 84 Octavin 2’ C1-G5 56 98 Bombarde 16’ C1-F3 30
64 Cornet V rangs C3-G5 160 85 Cornet V rangs C3-G5 160 99 Basson 16’ C1-F3 30
65 Bombarde 16’ C1-G5 56 86 Bombarde 16’ C1-G5 56 100 Trompette 8’ C1-F3 30
66 Trompette 8’ C1-G5 56 87 Trompette 8’ C1-G5 56 101 Ophicléide 8’ C1-F3 30
67 Clairon 4’ C1-G5 56 88 Clairon 4’ C1-G5 56 102 Clairon 4’ C1-F3 30
     
21 jeux ; 32 rangs. Total : 1660 21 jeux ; 25 rangs. Total : 1256 14 jeux ; 14 rangs. Total : 420

En observant les lignes surlignées de la composition qui précède on constate aisément que seuls treize jeux ne suivent pas la « norme » du nombre de notes du plan sonore qui les héberge ; c’est donc sur eux qu’il convient de s’attarder. Sur les six mixtures que comporte cet orgue, seul le Plein-Jeu Harmonique III-VI du Positif impose de connaître sa composition pour en déduire son nombre de tuyaux. Pour les cinq autres, il suffit de multiplier le nombre de notes du clavier (56) par leur nombre de rangs respectifs. Il en va de même pour les Cornets qui, ont toujours « V » rangs, bien qu’un nombre variable de notes selon le plan sonore qu’ils occupent. Ce nombre de notes, justement, nous est donné dans la page « Fonctionnement de la console » du site Web de l’AROSS.

  • La note numérotée 23 nous apprend que le Cornet V du Grand Chœur commence au troisième  ; il fait donc 30 notes et 150 tuyaux.
  • La note numérotée 15 nous apprend que le Principal 16’ du Grand Orgue commence au troisième  ; il fait donc 30 notes et 30 tuyaux.
  • La note numérotée 14 nous apprend que la Flûte cônique 16’ du Grand Orgue commence au troisième  ; elle fait donc 30 notes et 30 tuyaux.
  • La note numérotée 5 nous apprend que la Voix Céleste 8’ du Récit Expressif commence au deuxième Do ; elle fait donc 44 notes et 44 tuyaux.
  • La note numérotée 23 nous apprend que le Cornet V du Récit Expressif commence au troisième Do ; il fait donc 32 notes et 160 tuyaux.
  • La note numérotée 10 nous apprend que la Flûte Cônique 16’ du Solo Bombarde commence au troisième Do ; même s’il est acquis que ses deux premières octaves sont communes avec le Bourdon 16’, elle fait donc 32 notes et 32 tuyaux.
  • La note numérotée 9 nous apprend que le Cornet V du Solo Bombarde commence au troisième Do ; il fait donc 32 notes et 160 tuyaux.

Le site Web de l’AROSS fournit aussi les « Composition[s] des mixtures ». Établir leur débit précis est intéressant pour en mieux voir leur plan, mais c’est évidemment la mixture du Positif sur laquelle notre intérêt comptable du moment se porte puisque son nombre de tuyaux n’est pas égal d’un rang à l’autre1. Dans tous les cas, mon utilitaire de débit de plein jeu se rend ici utile :

I – Grand-Chœur

III – Positif

IV – Récit Expressif

Ces précisions sur les « exceptions » éclaircies, sachant qu’en dehors de ces 13 jeux pointés ci-dessus, le nombre de tuyaux par jeu des 89 restants répond encore au nombre de notes de leur plan sonore respectif (56 notes aux claviers, 30 à la pédale), nous voila donc capables de faire un petit récapitulatif :

  • I – Grand-Chœur : 1438 tuyaux.
  • II – Grand-Orgue : 676 tuyaux.
  • III – Positif : 1328 tuyaux.
  • IV – Récit Expressif : 1660 tuyaux.
  • V – Solo – Bombarde : 1256 tuyaux.
  • VI – Pédale : 420 tuyaux.

Et 1438 + 676 + 1328 + 1660 + 1256 + 420, cela fait 6778 tuyaux au total.

Il est tout à fait acquis que ce nombre comprend l’ajout que la « Société Cavaillé-Coll » a fait des deux jeux de Principal 16’ et Principal 8’ à la Pédale, soit deux fois 30 tuyaux. Mais tout de même… Soustraire à ce nombre contemporain de tuyaux, deux jeux « normaux » de 56 notes, pour, symboliquement, revenir aux cent jeux d’origine, soit 6778 - 112, et l’on tombe alors sur … 6666 tuyaux.

En 1849, on le sait, Marie-Pierre Hamel (1786-1879) a la bonne idée de faire une refonte de l’ouvrage du bénédictin Mauriste. Outre le texte, très augmenté et remanié, les Figures des Planches sont toutes redessinées ; et l’on habille les personnages sans les encombrer de culottes puisqu’aussi-bien la Révolution en a fait passer la mode. Ainsi, chez Hamel (et encore Guédon en 1903), deux Planches représentatives de buffets se côtoient de si près que la numérotée 34 est celle de Weingarten quand la suivante 35 n’est autre que … Saint-Sulpice. Tout ceci n’est évidemment qu’un pur hasard (de l’arabe, « حظ », chance). Mais un hasard qui, en amateur, aura suffisamment aimé, qu’il en aura, cette fois, oublié de compter.

« ΠΡΟΦΑΝΩΣ » !

 

 

A. Cavaillé-Coll & Cie.

 

 

1  La composition de ce Plein-Jeu harmonique III-VI est au demeurant si simple qu’il est aisé de passer par la formule suivante pour en comptabiliser son nombre total de tuyaux :
(56 × 3) + (56 - 12) + (56 - 24) + (56 – 36) = 168 + 44 + 32 + 20 = 264.

dimanche, 27 mars, 2022

Ім’я рози (Le nom de la Rose).

Pour ces pauvres Français, qui, comme moi, ne lisent ni n’écrivent même pas l’Ukrainien.

(Для тих бідних французів, які, як і я, навіть не читають і не пишуть українською.)

 

О Ти, що сьогодні озброєшся росою,


Ви помітили синій і жовтий кольори, які носять усі троянди світу?


Чи слухали ви свій гімн, який співають за вашими кордонами, за нашими горами і нашими морями?


Чи знаєш ти, як твої мертві зі зв'язаними руками зв'язують наші серця понад наші болі?

 

Бо, здається, я трохи розбираюсь у співі, і хтозна чому, я сьогодні вранці встав із шаленим бажанням вивчити гімн України. Його тексти набагато красивіші, ніж наш власний французький гімн; вони не хочуть вбивати Іншого, бо їхня кров може бути «нечистою»; в Україні хочуть просто Кохати і не вмирати. Сьогодні це легко: ти не говориш і не розумієш жодного слова, ти просто повинен робити, як Інший: Любити; і щоб машини працювали (навіть якщо ти їх трохи поправиш, мій брате, бо ти теж любиш мови). Є чудові інтерпретації, очевидно, погано вимовлені, але емоційні, з огляду на момент. Машинні перекладачі погані; але якщо маєш серце, то українці зрозуміють. Любов не можна неправильно зрозуміти.

Зараз дуже важливо, щоб вони зрозуміли, що ми їх любимо; що ми з ними. Тому дуже важливо мати серце. Тому що у маленької людини її немає. ДІЙСНО НІ. Маленька людина – це система; дуже архаїчно. Ми знаємо, що ми не є, ми знаємо, що ми ні євреї, ні нацисти; ми люди, неймовірно люди. У Парижі немає миру; немає миру в Єрусалимі; є просто люди, які страждають, і настав час, щоб це припинилося. Маленька людина померла, бо лише смерть була причиною його існування. Нам не потрібно бути ВЕЛИКИМИ; оскільки ми є; на відміну від маленької людини, якої немає. Маленька людина завжди буде маленькою; тому він злий; проти самого себе. Ми більші за нього, навіть якщо він цього не хоче. Нам не потрібна його «воля»; ми любимо один одного, бо ми люди; МИ.

І тоді я, з автоматичними перекладачами і з Франції, зрозумів слово «браття» (множина), яке, неминуче, більш-менш те саме в російській, і яке має однакове етимологічне походження в німецькій (bruder) та англійській (brother). Тож я маю ще говорити латиною; і скажи «frater». Так само і Сонце (Sonne, Sun), що сходить з Тобою задовго до нас, на Заході, де воно заходить. Пробачити; вибачте за те, що я правильно говорю ТІЛЬКИ французькою. Але як добре мені, а може, і вам дізнатися, що роса, на сонці, чи вранці, у вашій країні, на Україні, вимовляється латиною. Так важливо, ранкова роса, дивитися в майбутнє. Я вмію користуватися машинами і знаю, я вірю, людське серце; це дуже мало, однак достатньо говорити про любов. У вашій мові троянда і роса кажуться по-різному (роса і троянда). Тепер, завдяки маленькій людині, ми краще знаємо вашу мову; але ми теж прагнемо вас знати; без маленької людини. Ми знову зустрінемося, щоб ближче пізнати один одного. І без автоматичного перекладача. Ми вирішимо це, оскільки любов — це все; незважаючи на всі напади на театри міст, присвячених Марії.

Для всіх українців світу; але особливо для тих, кого маленький чоловічок витіснив на наші землі: ласкаво просимо у Францію, все ще країну Марії.

 

До зустрічі.

samedi, 19 février, 2022

De l’invocation des Saints.

Dans mon billet précédent, j’ai évoqué la mise en place et le traitement des Figures des Planches du traité de Roubo. Comme toujours dans ce genre d’exercice, on se rend compte après coup des améliorations ou corrections qui doivent y être apportés ; elles ne manqueront pas d’advenir et là n’est pas le sujet. Car cela n’empêche pas, non plus, qu’il faut à un moment donné résoudre des problèmes qui, eux, avaient été clairement identifiés dès le départ, non par leur nature-même, finalement assez solvable, mais par l’abondance de leur répétition.

Dans un billet de blog fort instructif, l’ami Dneis nous apprend qu’il utilise le logiciel Gwenview et ses options avancées pour noter les dimensions du recadrage (position et taille) d’une sélection graphique. J’avoue que j’avais primitivement envisagé de faire la même chose avec le logiciel XnView MP qui, peu ou prou quoiqu’en légèrement moins bien, permet de faire la même chose.

Mais il y a 383 Planches dans le traité de Roubo. Et, pour l’instant (je n’ai noté le nombre de Figures par Planche que pour la moitié d’entre elles), une moyenne d’environ douze Figures par Planche. On dépassera donc, à la très minimale louche, plus de 4000 Figures au final et en totalité... Par ailleurs, que l’on s’y prenne de n’importe quelle manière, une sélection graphique, c’est tout de même la bagatelle de quatre nombres ; soit :

  • X, Y du coin supérieur gauche et X, Y du coin inférieur droit.

ou

  • X, Y du coin supérieur gauche et Largeur et Hauteur du rectangle sélectionné.

Ce qui revient strictement à la même chose, puisque dans un cas comme dans l’autre, on peut déduire les dimensions du rectangle dans le premier cas, ou les coordonnées du point inférieur droit dans le second. Dans tous les cas, le calcul est assez vite fait : 4000 × 4 = 16000 ; je pense avoir déjà démontré que j’aime bien les défis, mais de là à me vautrer de plaisir dans les bégaiements, il se trouve encore une marge que je n’ai pas franchie.

Lors de la mise en place des Figures de la première Planche, j’ai donc procédé ainsi ; en notant à la main (pas complètement à la plume d’oie sur parchemin, mais presque) les quatre nombres de chacune des 37 Figures. Et c’est épouvantablement laborieux. J’ai rêvé d’un autre monde d’un logiciel qui me permettrait de prendre mes sélections de Figures en note sans m’arracher ce qui me reste de cheveux. Et, d’un strict point de vue logiciel, je n’ai pas trouvé. J’ai donc pris mon sac à dos, mes chaussures de randonnée, et je suis parti dans la Comté à la recherche du Graal. Au détour d’un sentier, un premier indice m’a été donné dans cette page me laissant croire que le site wouaibe de Michał Wojciechowski m’accorderai joies, plaisirs et délectations. À mon grand regret, ce site est vidé de son contenu ; mortibus de chez trépassé (priez pour lui).

C’était sans compter Saint-Archive.org qui, pour nous, toujours prie.

Parce que j’aime bien comprendre et que, surtout, j’ai une sainte horreur de réinventer la roue, je n’ai jamais été un grand fan de jQuery ; mais faire la fine bouche à étudier une API aussi simple et claire, ce serait inconvenant. « imgAreaSelect » est juste un plugin ex-tra-or-di-naire, facile à mettre en place, permettant une action qu’un non professionnel dans mon genre serait bien en peine de pouvoir programmer (c’est largement au-dessus de mes moyens). La brique de code magique étant mise à disposition, il ne me restait plus qu’à aller retourner piquer dans mes propres stocks des choses plus ou moins déjà établies, les décliner, les peaufiner, le tout pour que ce soit joli pratique, copier, coller, abracadabra, ET VOILÀ.

  • Je sélectionne la Planche sur laquelle je veux travailler dans la liste déroulante.

  • Elle débarque comme il faut dans la page, me gratifiant, en dessous d’icelle d’un tableau comportant un nombre de lignes correspondant exactement au nombre de Figures que contient la Planche. Ce n’est pas magique, il faut prier Saint-DOM. pour qu’il fasse le boulot.

  • Je sélectionne la Figure que je souhaite définir dans l’autre liste déroulante.

  • Je sélectionne GRAPHIQUEMENT sur la Planche, la Figure correspondante. C’est un vrai bonheur de dragage, de déplacements, d’ajustements ou de corrections, si nécessaire. On sait à tout moment où l’on crèche puisque les coordonnées numériques s’affichent, en haut à gauche de l’écran. Et quand on est bon, y’a-plus-ka. Le zoom de [Ctrl] + roulette de souris (ou [Ctrl] + [+], [Ctrl] + [-] et [Ctrl] + [0]) n’agit QUE que sur le PNG de la Planche. Mes bien chers Frères, mes bien chères Sœurs, rendons Grâce à Saint-CSS.

  • Y’a-plus-ka, cela veut dire cliquer sur le bouton « [N]oter la sélection en cours » qui rempli alors la bonne ligne de Figures des quatre valeurs acquises, dans le tableau prévu à cet effet, sous la Planche. J’adÔre.

JavaScript ne permet que fort mal d’exporter un fichier, qu’il faudrait toutefois rouvrir pour le réincorporer ; le plus simple reste donc, dans ce cas-là, de passer par le presse-papier. Et comme la sélection et la copie peuvent, aussi, se programmer, tout ceci peut se faire d’un clic de souris sur le bouton final : « Copier les valeurs du [t]ableau dans le presse-papier. ».

Sans oublier que toujours, les raccourcis clavier rendus possibles par accesskey sont accessibles pour qui sait lire ce qui est écrit entre crochets sur les boutons eux-mêmes...

Tout ceci ne fonctionne, pour le moment, uniquement dans le cadre du navigateur, sans le moindre échange avec un serveur (Ajax, PHP, SQL ou autre), évidemment parce que, pour le moment encore, le presse-papier qui me sert d’interface avec ma feuille de tableur me suffit amplement. Mais on imagine je crois sans peine la puissance de cette plaisanterie dans un cadre évidemment élargi. Ça n’est, aussi, qu’un plugin JavaScript ; mais il permet, quand même, d’obtenir ce que je n’ai pas trouvé dans aucun logiciel de traitement de graphiques... Cela montre une fois de plus à quel point la page Web est un support d’une incroyable potentialité, sur laquelle il est peu d’information qui ne puisse se greffer.

En programmant ces lignes, j’ai eu le même sentiment que celui que l’on éprouve en faisant un gabarit un peu compliqué pour l’usinage d’une pièce et qui ne servira qu’une fois. C’est un sentiment qui n’a que peu lieu d’être ; je veux dire qu’on récupère souvent les gabarits compliqués, pour les remodeler, les adapter et les reconditionner à d’autres fins que leurs primitives. Il se trouve, dans ces bribes de code, une analogie facile avec les chutes de contreplaqué que l’on conserve en atelier ; non qu’ils soient estimables comme du vrai bois, juste qu’ils rendent des services pour, ici faire une cale de sciage, là un carter de protection, à moins que ce ne soit la moindre boite de stockage de clous ou de vis...

La vraie vie quoi.

 

[Addition du 20 avril 2022]

Même les gabarits que l’on croît les plus aboutis sont susceptibles d’être améliorés, réglés, légèrement modifiés. À l’usage, je me suis rendu compte que je commençais quasiment toujours par la Figure 1 de chaque Planche. Et que, de manière finalement très classique, je poursuivais dans l’ordre, jusqu’à ce que ne nombre de Figures soit épuisé. Mais à chaque fois, fut-ce à l’aide du raccourci clavier, (sous Firefox : [Alt] + [Maj.] + [G], puis [Flèche bas], puis [Entrée]), je devais incrémenter la liste déroulante de sélection des numéros de Figures. Or, cette incrémentation peut très bien être automatisée (une seule ligne de JavaScript...) étant naturellement entendu que l’on reste parfaitement libre de continuer à se servir de la liste déroulante pour saisir les coordonnées des Figures dans n’importe quel ordre. Et, évidemment, l’incrémentation n’a pas lieu si on vient de valider l’enregistrement des coordonnées de la dernière Figure de la Planche en cours.

[/Addition]

jeudi, 27 janvier, 2022

Du traitement cliquetant des Figures de Planches, au siècle des Lumières clignotantes.

En ce premier quart du xxie siècle (déjà presqu’épuisé...) il est courant que l’on se satisfasse à l’envi de nos supériorités « techniques », puisqu’aussi bien les « technologiques » ne sont qu’un anglicisme qui n’a rien d’étymo-logique... Et passé ce règlement de compte, à l’ascendance nettement (trop ?) francophile, il nous faut encore constater que nous nous reposons beaucoup trop sur nos lauriers, nous qui ne savons, au contraire des anciens, humainement conserver en l’état une charpente du xiiie siècle, sans la voir se consumer de feue [sic], en pleine capitale du pays, il y a moins de trois ans, et malgré, justement, toutes acquises nos techno-logies.

Ainsi en va-t-il de même pour toutes les transcriptions des textes anciens dans leurs numérisations contemporaines : il serait ridicule, vain, et condamnable de ne pas reconnaître la limitation de leur portée, le corsetage de leur forme, ce je-ne-sais-quoi qui, à chaque clic de souris, nous fait regretter l’odeur rance et presque pourrie du papier. Quand Roubo, Dom Bedos ou quelqu’Encyclopédiste que ce soit nous demandent, depuis chacune de leurs lignes de texte, d’aller voir à l’article machin, page truc, Figure bidule, Planche numérotée X ou Y, pour étayer, figurer, ou illustrer leur propos, la déférence que nous portons à leurs œuvres est telle, que la manipulation de leurs volumen, furent-ils reliés en codex, nous est aisée, portés que nous sommes par le ménagement que l’on accorde à ceux qui, avant nous, et avec infiniment moins de moyens, sont allés  beaucoup  plus loin que ce à quoi notre prétendue technologie prétend.

Ainsi en va-t-il de nos frustrations contemporaines ; de nos clics de souris, nous nous sentons tout-puissants, à moins d’être aussitôt alertés, si nous cédons décemment à l’honnêteté, par nos consciences éveillées de la limitation et de la pauvreté d’un tel sentiment. Il n’est pas ici mon propos de réfuter les avantages des textes numériques ; de ma part, ce serait clairement un comble. La capacité de faire une recherche purement textuelle et de jouer avec ce matériau digital n’a clairement pas d’égal dans l’histoire. La question qui se pose est donc de savoir comment « limiter les dégâts » pour qu’une transcription numérique d’un texte, qui n’a pas été conçu pour, ne restreigne pas l’assimilation de son contenu sous le prétexte, toujours fallacieux, que la technique ne peut s’adapter à l’Histoire.

Parce qu’il faut le souligner encore ici : l’écran, la fenêtre, la page web sont, clairement, une régression de la forme codex, la réduisant, tant bien que  fort  mal, au volumen, ce rouleau qu’il nous faut, toujours, re-dé-rouler, à longueur d’ascenseur de fenêtre, quand c’était, jadis, tellement plus simple d’effeuiller le codex (pas de marguerite entre-nous, je vous prie)... Puissent les lignes du présent post de blog témoigner de la réflexion de votre serviteur à la conscience de ses limitations.

 

Petits rappels webéiens à l’usage des peu initiés de ces choses.

Sur la toile mondiale, il est naturellement possible d’accéder directement à une image, via son URL. Ainsi, pour prendre un exemple, la Planche 94 possède une présentation sous Wikimedia-Commons qui répond à l’adresse URL :
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:A-J_Roubo_-_L%27Art_du_Menuisier_-_Planche_094.png
Mais ce n’est qu’une présentation ; pas le fichier graphique, au format PNG. Lui, répond à l’URL :
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/aa/A-J_Roubo_-_L%27Art_du_Menuisier_-_Planche_094.png

Par ailleurs, si on regarde l’URL de la page Wikipedia consacrée à A. J. Roubo (pour ne citer qu’elle comme autre exemple...)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9-Jacob_Roubo
on peut noter que ça n’est finalement qu’une simple page HTML, envoyée au navigateur « client », tout ce qu’il y a de plus classique. Mais le texte qu’elle contient possède aussi des « ancres » permettant de faire afficher automatiquement l’endroit précis de la page Web. Pour la biographie de notre menuisier, l’URL sera donc :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9-Jacob_Roubo#Biographie.

On notera sans peine que le séparateur est le caractère « # ».

Il existe d’autres séparateurs que l’on peut écrire dans une URL, afin de donner à la page appelée des valeurs spécifiques. Ainsi le point d’interrogation « ? » qui laisse entendre qu’une ou plusieurs variables vont suivre. Le caractère d’affectation est naturellement le signe « = » et, si les variables sont multiples, le séparateur entre elles est l’esperluette : « & ».

Gardons ces choses-là en tête pour, forcément, y revenir bientôt.

 

Une vieille histoire, jamais aboutie.

La transcription des textes anciens est pour moi une vieille histoire, un peu abandonnée sur les récifs de l’inintérêt général. On le sait, le texte de Roubo s’inscrit dans une collection placée sous les auspices de l’Académie Royale des Sciences : la fameuse Descriptions des arts et métiers. Inspiré par Colbert à partir de 1666, j’ai découvert cette somme au tout début de mon apprentissage avec le texte de Dom François Bédos de Celles. À l’époque, la reproduction anastatique du bénédictin coûtait environ un mois de salaire ; il fallait être furieusement passionné de son métier, de son apprentissage ou de son histoire pour y céder. Je crois que je l’étais assez... Quelques années plus tard, j’ai eu à faire à un directeur d’école qui en possédait trois exemplaires, superbement exposés dans une vitrine de son bureau, mais qui en retenait l’usage effectif aux apprentis que nous étions afin d’empêcher que nos doigts, forcément sales, puissent par trop entacher les pages de cette édition de luxe.

Telles sont les sociétés, finalement assez pauvres, qui préfèrent la chose représentée, bien proprement mise sous cloche, à la chose réelle, réellement acquise, c’est-à-dire qui n’est plus marchandable dans le désir qu’elle inpire (et le Savoir est de cet ordre). Si j’accorde sans le moindre souci qu’il faille prendre d’infinies précautions à manipuler une édition originale, aussi parce qu’elle est un témoignage physique d’une pensée, il reste que la pensée elle-même, c’est-à-dire le fond, me semble tout de même plus important que ce que les machines des xxe ou xxie siècles ont produit, purs objets industriels ne témoignant que fort peu d’humanité.

Et puis advint le Web ; j’ai su très tôt qu’à l’instar de l’Imprimerie, il pouvait être un moyen ; pas une finalité. Et, comme l’Imprimerie : une Révolution. S’extasier sur la puissance d’un clic m’ennuie autant qu’un directeur d’école qui faisait de la rétention d’information pour asseoir son tout petit pouvoir de gratte-papier ; c’est juste minable et sans le moindre intérêt. Ce qui m’importe, moi, c’est la prolongation d’un message, avec le plus de fidélité qu’il m’est possible de rapporter, aussi parce que j’ai toujours constaté que ce respect-là me procurait toujours plus de connaissances que si je m’en étais fait l’économie. Ce n’est donc pas une interprétation que l’acte de transcrire les textes anciens ; c’est la prolongation d’un héritage qui s’attache à ne pas retailler les joyaux de la couronne. Comme on ne travaille jamais que sur des copies, il ne faut pas hésiter à faire  beaucoup  d’essais, à renoncer à poursuivre un chemin s’il s’avère par trop impraticable. Mais ne jamais oublier, non plus, que tout essai, toute tentative, tout échec apporte toujours le fruit de leurs apprentissages : le savoir découle toujours de l’accumulation d’expériences ; donc aussi des échecs.

Ainsi furent mes premiers essais de transcriptions de textes anciens, en l’occurrence faits sur L’Art du Facteur d’Orgues. L’idée de pouvoir rendre les mots « figure 108 » comme un lien cliquable s’impose naturellement à tout transcripteur de ce genre de texte ; c’est même à tel point qu’on peut facilement considérer les auteurs des traités techniques du xviiie siècle comme les précurseurs de l’hypertexte. Il reste que sous cette forme, c’est extrêmement lourd à mettre en place, et ça n’est pas toujours adapté au propos du texte, notamment quand les Figures des Planches sont très grandes. Dans ce premier essai, il s’agit là de fichiers graphiques, uniques, et indépendants. Ainsi, pour prendre l’exemple de la Planche XV, il a été extrait les Figures et, toujours en suivant cet exemple, on peut accéder directement à celle numérotée 108 parce que votre serviteur a procédé à cette extraction pour « fabriquer » le bon fichier au format PNG. L’avantage est énorme : au format graphique, un texte ne peut quasiment pas être lié (ou alors c’est incroyablement complexe à programmer) ; il faut, pour cela, faire une transcription. Enfin, je n’ai pas compté le nombre total de Figures s’étalant sur toutes les 136 Planches du Moine et les 383 du Menuisier, mais on imagine bien que, dans tous les cas, c’est beaucoup...

Mais ce n’est pas la seule chose à considérer. Plus que le menuisier Roubo, le facteur d’orgues Dom Bedos avait tendance à penser son texte en petits modules indépendants (ce qui le rend très moderne). Graphiquement, les Figures des Planches du Moine sont aussi plus indépendantes les unes des autres que chez le Menuisier qui les pense souvent « en inter-relation ». Il est acquis que c’est, naturellement, une tendance ; qui souffre sans peine l’exception. Par exemple, la Planche 286 présente des Figures qui sont en rapport les unes aux autres. Les visualiser trop indépendamment, c’est être assuré de passer à côté de ces relations. Une Planche comme la numérotée 11 (un peu rabâchée par les Américains...) possède aussi la vue d’un atelier qui ne fait pas partie des Figures chiffrées. Voilà qui prouve que ce bon André-Jacob n’a pas prévu la visualisation de son œuvre sur un écran ; autant dire, même pas le confort électrique.

Il est acquis que même si le fichier PNG d’une Planche entière de Roubo est toujours un peu lourd à télécharger (bien que ce soit un point auquel je porte une attention quasi maniaque, en sachant pourquoi, à toujours aller vers le plus léger possible), une fois que ce téléchargement est fait, les caches des navigateurs font généralement très bien le travail. Ils vérifient juste que le fichier n’a pas changé sur le serveur distant, et comme c’est généralement le cas, s’évitent de re-télécharger un fichier qui se trouve dans leur cache. Il faut encore noter que je ne programme jamais rien sans l’optique que l’on puisse se passer de ce concept de serveur, téléchargeant l’entièreté du site et des fichiers qui le compose pour en jouir sans la moindre connexion.

Pour ce qui regarde la première planche de Roubo, sur le site que je lui dédie, son fichier PNG répond à l’URL :
http://roubo.art/planches/001/pl_001_R.png
et sa « présentation », à l’URL :
http://roubo.art/planches/001/index.htm

Il n’y a, apparemment, pas la moindre différence entre le premier cas (téléchargement direct d’un fichier au format PNG dans le navigateur), et le second (téléchargement d’une page HTML dans le navigateur qui, elle-même, affiche le fichier PNG), si ce n’est le zoom que fera sans doute votre navigateur dans le premier cas, aussitôt supprimé si vous cliquez en haut, à gauche de la Planche. Oui, mais ; forcément : la seconde URL utilisée comme tel ne présente pas le moindre intérêt. Par contre, ajouter une variable « fig » à « index.htm », séparée par le caractère « ? » laisse entendre que puisse poindre un divertissement du type de ceux appréciés dans les salons du xviiie siècle où l’on ne manquait jamais de s’extasier des merveilles :
http://roubo.art/planches/001/index.htm?fig=07

Le JavaScript programmé ici s’occupe non seulement de placer la Figure sous un « calque », légèrement transparent et de couleur papier, comme percé à l’endroit-même de la Figure, mais également de la centrer parfaitement sur la fenêtre qui la reçoit. Et ce centrage de Figure est entretenu même si on redimensionne la fenêtre. Plus encore : si la Figure appelée est trop large (cela se mesure en pixels relatifs à la fenêtre hébergeante), c’est alors la totalité de la Planche qui se -zoome pour adapter la Figure dans le cadre de sa fenêtre. Ce simple automatisme évite d’avoir à jouer de l’ascenseur de fenêtre pendant la lecture, ce qui offre, je crois, un confort non négligeable sachant que la lecture sur un écran est moins aisée que celle sur papier.

Dans certain cas, il peut être utile d’accéder à la Planche sans le calque transparent, par exemple pour télécharger le fichier graphique PNG. Il suffit de cliquer sur le calque et il disparaît ou réapparaît (mode bascule).

Ça n’est QUE la première section du premier chapitre de la Première Partie. Et je ne donne à voir cela, pour le moment et bien entendu, qu’à titre d’exemple ; pas forcément de finalité. Mais évidemment, je trouve cela joli, en tous cas pour les liens sur les Figures de petites tailles. Le zoom automatique prend son sens dans la Figure 27 qui, dans le cadre d’un écran normal et d’une visualisation sur un demi-écran, est en général trop large (pour cette Figure-ci, mais on peut envisager le problème se poser en hauteur). Dans ce cas-là et comme spécifié plus haut, c’est toute la Planche qui se dézoome pour placer la Figure appelée dans la fenêtre. Jouer à draguer la ligne verticale de séparation entre le texte et les Figures visualise assez bien ce que fait ce code, à chaque clic de souris.

Je n’ai fait les tests que sous Mozilla Firefox, Chromium, Brave et Opéra ; le tout uniquement dans un contexte GNU-Linux. Il est évident que ceci ne fonctionnera pas avec des versions trop anciennes de ces navigateurs. Par habitude (et même si rien n’est plus mauvais), j’ai tendance à privilégier Firefox ; aussi parce que c’est celui que j’utilise couramment et que, pour l’instant, c’est le seul avec lequel je suis arrivé à obtenir des ligatures typographiques que je juge correctes. Mais cela reste des détails ; je sais parfaitement que cela doit peu ou prou fonctionner sur d’autres systèmes tant j’ai porté de rigueur à l’écriture de ce code.

La navigation utilise la technique des Frames (cadres). Cette programmation est aussi décriée (depuis des lustres et pour des raisons qui défient LA Raison) que parfaitement adaptée, pour les petites Figures de planches, aux traités anciens tels que L’Art du Menuisier, extrêmement simple à mettre en place (c’est-à-dire, techniquement, programmer), permettant encore de modifier la ligne de démarcation sans que jamais le texte de gauche n’impose un ascenseur horizontal puisqu’il se remet toujours naturellement en page. Mais il reste acquis qu’il peut être désagréable de partager l’écran en deux, notamment pour les grandes Figures de Planches. Sous Firefox, il est possible de cliquer droit dans la partie du texte (cadre de gauche) et choisir « Ce cadre » / « Afficher ce cadre uniquement ». Comme cette option ne fait déjà plus partie des navigateurs Chrome, Brave ou Opera (et j’imagine du même ordre des navigateurs comme Safari), j’ai inclus la possibilité de passer en « Mode fenêtre » dans le menu de Sommaire.

À partir de ce moment, cliquer sur un lien de Figure va, la plupart du temps (cela se fixe dans les préférences du navigateur), ouvrir un nouvel onglet. Cet onglet, au sein-même du code HTML, est nommé. Cela implique que tous les liens des Figures se feront dans cet onglet précis et non pas, à chaque clic, sur un nouvel onglet.

Mais tous les navigateurs Web modernes permettent aujourd’hui de « détacher » un onglet dans une nouvelle fenêtre en le draguant hors de la barre d’onglets. Cela veut donc dire que, ceci fait, il est possible d’avoir deux fenêtres de navigateurs affichant distinctement les Planches (et, on l’a vu, leurs Figures) dans l’une, et le texte dans l’autre.

Et pour les gens qui, sur une même machine, possèdent deux écrans, l’un affichant la fenêtre de texte, l’autre celle des Planches, le plaisir évident de se retrouver, quand même, dans un contexte très proche du xviiie siècle qui séparait souvent la reliure des folios de texte avec celle des Planches, simplement parce que c’est la lecture en est facilité... Nous n’avons pas encore reconstitué numériquement l’odeur du papier ; juste utilisé les outils qui, aujourd’hui, nous sont offerts, je crois au mieux, par le truchement de quelques lignes de code.

 

Des s longs et autres germanisant.

Par ailleurs, si les s longs de la page vous rendent la lecture difficile, alors sachez que vous pouvez

  • soit rajouter la mention « ?sLongs=1 » à l’URL appelante de la page (hors contexte de Frames).

  • soit aller dans le « Sommaire » de la page et cliquer sur « Bascule les s longs de la page en cours »

  • soit passer par la combinaison de touche spéciale « accesskey »« S », qui, sous Firefox GNU-Linux ou M$-Windows, se décline par [Alt] + [Majuscule] + [S].

Ce choix n’est pour le moment pas conservé d’une page à l’autre puisque c’est typiquement le genre de chose qui se mémorise dans un cookie. Ce genre de programmation viendra certainement ... plus tard... Dans tous les cas, la fonction JavaScript qui s’occupe de ce travail est incroyablement triviale. Cela me prouve, une fois de plus, qu’il est extrêmement facile de partir de la version ancienne, avec s longs, pour arriver à les placer courts sans pour autant leur enlever un marquage spécial, invisible, mais qui permet de revenir à l’original sans affecter les s courts originaux (par exemple pour les pluriels ou les apostrophes) qui, eux, ne doivent jamais être transformés.

Évidemment quand on aime on ne compte pas ; aussi cette traduction JavaScript s’occupe-t-elle aussi des s ligaturés que l’on nomme « eszett » outre-Rhin... Car non qu’il soit ici supposé que Roubo ait eu la moindre ascendance germanique, il est par contre notable que ce caractère typographique « ß » soit couramment utilisé pour gagner de la place dans certains titres de Planches, évidemment pour substituer « ss » ; et quitte à, peut-être, faire une faute d’orthographe dans le titre de la Planche 239... Ahr ! Wie schlecht is Daß !

 

Les manchettes.

En typographie, on appelle « manchette » une note écrite non pas en bas de page, mais dans la marge, faisant naturellement référence au texte puisque placé en exergue d’icelui. Dans tous le déroulé de son traité, Roubo spécifie systématiquement les Planches auxquelles il fait référence en manchette. Bien entendu, à chaque nouvelle page imprimée, il se trouve une redite de la manchette. Mais nous sommes dans un contexte de transcription en pages Web ; cette redite n’a donc aucun sens. Par contre, conserver la manchette, avec, évidemment, un lien sur le fichier graphique de la Planche, est une nécessité. Cela permet non seulement d’ouvrir le fichier PNG de la Planche entière mais aussi, de permettre l’accès à sa visualisation quand aucun appel de Figure ne s’y trouve (typiquement, la Planche 94). Les joies et les plaisirs des langages du Web (HTML, CSS et JavaScript, toujours eux) nous permettent de poser UNE manchette, et de la fixer dans la marge afin qu’elle s’adapte en fonction du défilé du texte. On aurait évidemment tort de s’en priver, même si je dois reconnaître que la programmation de cette joyeuseté n’est pas vraiment aisée pour quelqu’un comme moi dont ça n’est pas exactement la profession. Toutefois, ceci programmé, la mise en place des manchettes dans le texte est tout bonnement triviale puisqu’il suffit de poser une marque adéquate dans le code-même du texte pour que la manchette la repère systématiquement, quelle que soit la largeur du formatage (elle-même inhérente à celle de la fenêtre d’affichage).

Comme je n’ai traité que la première section du premier chapitre de la Première Partie, et que celle-ci ne fait référence qu’à la première Planche, j’ai naturellement eu recours à l’ineffable « Lorem ipsum », très connu des typographes, pour faire mes essais de manchettes (quand d’autres pourraient s’adonner aux effets de manches). En faisant défiler le texte du « Lorem ipsum », on voit bien que la manchette change de valeur à chaque passage de la mention : « Changement de Planche dans le texte ». Le lien est naturellement mis à jour. Ce n’est qu’un essai, mais il est, quand même, très joyeusement concluant.

 

Les lignes qui précèdent ne sont encore que l’illustration d’une réflexion et d’une maturation d’un projet qu’autre chose... Mais elles ont je crois le mérite de démontrer que la transcription des textes anciens au format numérique ne s’économisera jamais la réflexion éditoriale, celle-là qui, dans son humanité, ne peut souffrir le totalitarisme des automates.

Il est tout à fait acquis que cet essai est à destination d’un écran d’ordinateur, plutôt large, voire, on l’a vu, d’un ordinateur pourvu de deux écrans. Je crois assez peu à la lecture du Menuisier sur une tablette même si cela reste possible pour peu qu’on en dispose l’affichage en « mode paysage » et qu’elle ne soit pas de trop petite taille.

 

Enfin, et pour conclure momentanément, il semble que l’historique de la page de WikiMedia consacrée aux Planches de Roubo soit, depuis le 8 décembre dernier, témoin d’un apport que l’on croyait impossible à jamais. Les Planches relatives à la Première Partie sont en ligne dans leur totalité ; de même pour celles qui regardent la Troisième Section de la Troisième Partie.

Il y a, on le sait, 383 Planches dans le Traité. Et actuellement, sur WikiMedia, 191, exactement.

Encore un peu et l’on pourra prétendre avoir dépassé le traitement de la moitié...

 

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        Sébastien       | || | _
        Matthieu        | || || | _
        Cosson          | || || || | _
        Jacquet         | || || || || | _
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      (   )        O    |_||_||_||_||_||_||_| / |
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          /  \-'~;  /|  The Organbuilder   |  /
         /  __/~|  /_|   and his organ     | /
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   Sites web : http://www.hydraule.org/
               http://roubo.art/
      E-mail : smcj@hydraule.org
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dimanche, 23 août, 2020

Indocti discant et ament meminisse periti.

L’excellent site-plateforme « L’air du bois » propose à qui en a le courage ou le souhait de participer à « constituer un catalogue d’ouvrages autour de la matière bois, du travail de celle-ci et des divers sujets qui l’entourent ». La liste actuelle est déjà bien fournie mais gagnera à se pourvoir de fiches d’ouvrages plus anciens, à fortiori parce qu’un nombre conséquent est déjà en ligne, et pas seulement sur Gallica.

Parti pour m’occuper de la fiche du Manuel du tourneur de Louis-Éloi Bergeron, j’y allais, aussi, de ma critique. Mais les machines ont parfois du bon pour, comme c’est le cas ici, nous rappeler de ne pas dépasser les limites. Mon bla-bla était trop long ; c’est donc au présent blog de prendre le relais... Sans doute est-ce même une bonne occasion pour inaugurer un style que je ne renie pas. Ici comme ailleurs, seul l’avenir en donnera, ou pas, la confirmation.

 


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jeudi, 15 février, 2018

Premier article...

Parce qu’il faut bien commencer par un premier et se jeter à l’eau... Même si c’est loin d’être parfait et même si l’on n’a, en fait, pas grand-chose à raconter sur le sujet de ce lancement de blog. Il y a pourtant déjà en ligne ― et sur le même nom de domaine ― un forum Web, dont je suppute fort qu’il n’est pas exactement prêt à être envahi de compagnons disposés à échanger et donner leur savoir sur la stéréotomie, l’Art du trait... ou autres géométrie descriptives... Et puis la « forme Forum » n’est pas la « forme Blog » ; je veux dire qu’elle est par définition plurielle alors que ce journal est singulier. Et je n’ai jamais vraiment tenu de blog. Donc j’ai très envie d’essayer. Par le passé, il m’est arrivé de publier des articles, généralement sur l’Orgue et sa facture, parfois dérivant sous l’éclairage informatique (chez moi un peu une manie), mais je n’ai jamais vraiment envisagé de faire des billets avec ne serait-ce qu’un peu de régularité. Qu’on ne s’y trompe pas : nous ne somme pas ici, ni sur Facebook, ni sur Twitter qui sont pour moi la forme parachevée de la soumission à un système, forcément aliénant. Ici, point de pubs ; pas plus que de réseau... Je maîtrise cette forme éditoriale et c’est un choix délibéré de m’être orienté vers le CMS Dotclear. Publier ici est aussi aisé que taper dans un traitement de texte ; d’ailleurs, je composerai sans doute mes billets sur mon traitement de texte habituel puisqu’il n’y a pas d’équivalent pour un minimum de mise en place typographique à laquelle je tiens. C’est aussi vrai que plus je vieillis, plus je pense de manière hypertextuelle. L’hypertexte, c’est un peu le remède au rabâchage : voyez Planche truc, Figure machin ; et ne m’ennuyez plus : tout cela a déjà été dit, écrit, et publié. Donc restons sur notre essentiel du moment.

Tiens, à propos d’essentiel : qu’il soit aussi bien précisé, et dans ce premier billet, que je n’ai pas exactement l’intention de spéculer ici. J’ai fort envie de parler bois, de parler trait, éventuellement symbole et signifiant ... à découvert (mon côté Open Source, évidemment). Il sera donc préféré l’évocation de la bonne pénétration du tenon dans la mortaise à celles qui se perdent dans les sodomies de diptères spéculatives. Dessiner une étoile à cinq branches, c’est de l’ordre du cours moyen, première année ; en faire l’analyse frise sans doute la seconde année : faire de cette conscience un acte de maîtrise m’a toujours fait beaucoup rire. Il n’y a rien de plus opératif que de passer des heures à nettoyer des photographies de Planches du xviiie siècle avec le premier Gimp venu ; rien, vraiment. Et si j’ai pris un plaisir fou à indexer les Planches et le texte des tables des matières de Roubo, pointant vers les trois bibliothèques E-rara, Gallica et Internet Archive, rien n’est plus prosaïque que de gérer, presque à la main, 8548 liens HTML distincts et indépendants avec des logiciels aussi simples qu’un tableur et un éditeur de texte. Le but, c’est d’avoir, peut-être, ce sentiment de participer à quelque chose d’un tant soi peu utile à l’ouvrier ordinaire ; pas de se placer au-dessus.

Je ne suis encore pas certain de laisser ouverts les commentaires de billets puisque ce blog se trouve répondre au nom de domaine « roubo.art » et que, je l’évoquais plus haut, forum web il y a. On verra bien ; on s’adaptera ; on évoluera ; dans la mesure du possible, dans la joie et la bonne humeur.